Lettre ouverte à Gervais MARTEL
Mon cher Gervais,
Il paraît que tu nous a concocté un plan quinquennal à même de faire
figurer ton cher Racing dans les cinquante premiers clubs européens.
Le ciel fasse que ces légitimes ambitions soient moins tributaires
des paramètres extérieurs qui mettent à mal les projets de nos
gouvernants successifs épris de leurs utopies quinquennales.
En fait il semble que les conditions de ton succès, que je souhaite
ardemment, soient bien moins nombreuses et surtout moins aléatoires :
-Il te faut 18 à 20 jeunes hommes dotés d'un peu de talent, de bonne
volonté, de pas mal d'humilité et conscients de leur chance de faire
d'un jeu qui est leur passion un métier dont l'objectif est de se
faire plaisir et de donner du plaisir ; ce à des conditions qui font
rêver bien des salariés qui, eux, n'ont pas le droit de prendre
leurs RTT pendants leurs heures de travail aux vues de 35000
spectateurs.
-Il te faut également à la tête de ce « cheptel » d'adultes en
devenir (je l'espère pour eux) un coordinateur qui soit moteur,
cerveau, lubrifiant, stimulant, stratège etc. ,bref un « Gourou »
doté d'une aura de vainqueur.
-Bien évidemment il existe un facteur non maîtrisable : la chance.
Tu m'avoueras que sur 5 ans son incidence s'amenuise. (notamment
après cette saison de noire déveine : Mrs les arbitres, Merci !)
-Enfin il te faut un public.
Hélas, mille fois hélas, le seul élément en ta possession
s'essouffle.
Comment veux tu garder tes 26 ou 30 mille abonnés alors que depuis 2
saisons un groupe composé en grande partie de touristes surpayés
mené par un défaitiste laxiste aux compétences plus que douteuses
vue les titularisations itératives de certains individus n'ayant
manifestement rien à faire sur un terrain de football. (Errare
humanum est, persevare diabolicum !)
Alors, mon cher Gervais, il est urgent de penser à ton dernier
atout, et comme aux cartes : l'atout n'est pas tout il faut
également quelques « honneurs ».
Et Bollaert est cher, très cher, pour voir dans une saison 4 ou 5
rencontres de vrai football, et, à vrai dire, aux vues des
spectacles infligés cette saison on est en droit de se demander si
ceux ne sont pas les joueurs qui ont fait plus de 8 rencontres
gratuites !
Donc, Gervais, il y a urgence à redonner avant ta campagne de
réabonnement un peu de rêve, d'ambition, de sérieux, bref d'espoirs,
à des fidèles qui se sont la plupart du temps emm. dans leur stade
fétiche et qui sur la fin de cette pénible (très) saison se
rendaient à Bollaert avec des pieds de plomb. (C'est mon cas. pour
la première fois depuis. 1966 ! -j'allais ajouter une méchanceté
susceptible de ternir cette missive passablement édulcorée, je
m'abstiens-)
Gervais, trêve de langue de bois, redeviens marchand de bonheur.
Amicalement.
Lhote (17/05/04)