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Coly, le couronnement d'un parcours atypique




De la faculté de psychologie à la tête du Championnat de France, de la mairie de Poitiers à la finale de la Coupe d'Afrique des Nations: footballeur et international sur le tard, le défenseur de Lens et du Sénégal Ferdinand Coly vit à 28 ans le couronnement d'un parcours atypique.
Titulaire indiscutable de l'équipe qui joue dimanche en finale de la CAN-2002 contre le Cameroun à Bamako, l'homme aux longues tresses n'est professionnel que depuis cinq ou six ans: "J'ai fait un an en National 2 avec Libourne et un an à la fac en psycho. Après, Poitiers, qui montait en National, m'a proposé un boulot de fonctionnaire au service du contentieux de la mairie", se souvient-il au lendemain de la demi-finale héroïque contre le Nigeria (2-1 a.p), où il a tenu la défense après l'exclusion de Pape Sarr.
Après deux ans dans les bureaux et dans l'équipe de Poitiers, il signe un premier contrat "pro" à Châteauroux, avant d'arriver à Lens il y a trois ans.
"Je suis content d'avoir fait ce parcours. Je n'ai pas fait de centre de formation. Mais j'ai pu faire autre chose en attendant", poursuit l'autodidacte du ballon rond.
Arrivé à l'âge de sept ans en France après le décès de son père, Coly a également redécouvert le Sénégal tardivement: "Je n'y étais pas retourné avant un voyage sur un coup de tête avec mon frère et un copain. Un an après, la sélection m'a appelé alors que j'étais en vacances. Le club n'était pas trop d'accord pour que joue avec la sélection. Après, c'est le coeur qui a parlé. Jouer pour son pays est exceptionnel".
Double personnalité
Surtout avec une qualification pour le Mondial-2002 à la clé. Mais les débuts ont été un peu difficiles: "Après un premier match de qualification du Mondial en Algérie (1-1), les dirigeants nous ont bloqués avec El Hadj Diouf avant un derby contre Lille. Je leur ai dit que c'est moi qui décidait quand je peux me mettre à la disposition de la sélection".
Les choses vont beaucoup mieux depuis l'arrivée de Metsu: "Il est très cool. Vu de l'extérieur, on pourrait croire qu'il y a trop de laxisme. Mais la force du groupe, c'est de savoir faire face aux réalités dès que l'échéance approche", poursuit Coly.
Dans cette CAN-2002, le défenseur de Lens est à l'aise avec son jeu très physique, parfois rude: "J'ai peut-être une double personnalité. Sur le terrain je suis quelqu'un d'autre. On se libère, on s'engage, on se lâche comme on dit. Mais dans la vie, je suis tranquille".
Quarante-huit heures avant de se mesurer à Patrick Mboma, l'ex-étudiant en psychologie apprécie à sa juste valeur le chemin parcouru: "J'ai un regard différent. Je sais apprécier davantage les choses, rester à l'écart et observer. Je pense à tous les gens qui m'ont encouragé, qui m'ont dit: oui, tu peux y arriver. Je pense à mon père parfois. Il serait fier de ce que l'on fait".

09/02/02