Le sprint final est lancé et les Lensois, leur entraîneur en
tête, ne sont pas insensibles au fait que le LOSC soit encore
concerné par l’Europe. Surtout avant un Lille-Lyon...
MÊME si les antagonismes demeurent et qu’il serait donc
utopique de croire qu’on puisse faire avancer un jour Lensois
et Lillois la main dans la main, la conjoncture actuelle
rapproche inévitablement les deux pôles du football nordiste.
Mieux : elle les obligent presque à collaborer ! Il est
évident, en effet, que leurs intérêts se rejoignent. Pour la
bonne et simple raison que le Racing et le LOSC sont engagés
dans la même aventure, celle de la course à l’Europe ; et
qu’indirectement, ils pourraient, d’ici à la fin du
championnat, se rendre service mutuellement – sans se faire
concurrence –, via quelques confrontations croisées. Comme
celles du prochain week-end, par exemple. Applaudissements
On remarquera d’ailleurs que mercredi dernier, après que le
speaker lensois eut égrené les résultats de la soirée et
insisté sur celui – positif – du LOSC à Metz, des
applaudissements fleurirent dans les tribunes de Bollaert,
signe évident d’une attention soutenue pour « l’ennemi »
régional dont la vitalité retrouvée et l’envie de revenir sur
le toit de l’Europe pourraient contribuer à simplifier la vie
du Racing. Compte tenu du programme des équipes concernées par
une qualification européenne, les Lensois ne peuvent que se
féliciter de voir leurs cousins lillois encore impliqués dans
un tel dessein. Imaginez que le LOSC fasse des misères aux
Lyonnais, samedi, et que vingt-quatre heures plus tard à
Bordeaux, Lens recueille une fois de plus les fruits de ses
précieux investissements collectifs... En tout cas, Joël
Muller jette un oeil intéressé sur la trajectoire des Lillois.
« Je suis convaincu qu’ils ont les moyens de \"jouer\" l’une
des trois premières places », estime-t-il. « Leurs forces
mentales et leur ambition sportive les placent inévitablement
dans une stratégie conquérante. Même s’ils vont surtout penser
à eux, indirectement, leur réussite sportive face à Lyon et
Auxerre pourrait cependant nous rendre service. En atteignant
leurs objectifs, ils nous permettraient de ralentir certains
de nos adversaires. Mais attention tout de même aux Lyonnais.
Je me suis aperçu que l’Olympique lyonnais n’aurait pas assez
des neuf points qu’il peut espérer glaner à domicile (trois
matchs à jouer dont celui contre Lens, le dernier jour) pour
viser le titre et qu’il lui faudrait par conséquent aller
chercher quelque chose à l’extérieur. Au minimum, l’OL aurait
besoin aussi d’une, voire de deux victoires à l’extérieur.
Mais si les Lyonnais étaient bloqués à Lille, samedi, leurs
projets prendraient évidemment du plomb dans l’aile... » Jamais dominés
Pour l’entraîneur lensois, le retour au premier plan du LOSC
est tout sauf une surprise. « J’ai suivi leurs deux matchs
contre Dortmund, mais aussi ceux de la Ligue des champions.
Pas une seule fois, ils ont été dominés, alors que d’autres
clubs, comme Nantes, étaient souvent proches, eux, du point de
rupture. Il n’est donc pas étonnant que cette force tactique
et collective transparaisse ensuite dans le championnat. La
coupe d’Europe, lorsqu’elle est aussi bien maîtrisée par un
groupe et aussi bien appréhendée par les joueurs, peut être
une forme de progrès exceptionnelle. La réussite, en football,
s’exprime toujours avec des équipes qui ne lâchent rien. Si le
LOSC se montre aussi solide samedi que lors de ses dernières
sorties, Lyon ne gagnera pas dans le Nord ! Je me dis aussi
que ce serait vraiment dommage que l’on n’ait pas deux clubs
nordistes en Ligue des champions, la saison prochaine... »